mardi 12 juin 2018

La fin du glyphosate? Mais non, ce n'est que le début!

Il est curieux que l'herbicide "glyphosate", utilisée en France uniquement en préparation de culture, et donc pas sur une culture ayant vocation à être récoltée et incorporée dans l'alimentation, animale ou humaine, focalise tant de hargne. C'est d'ailleurs justement parce qu'il facilite l'implantation culturale qu'il est si intéressant.

Mais sans aucune base juridique, outrepassant les décisions à l'échelon européen et le refus des députés d'inclure son interdiction dans la loi, le président et le gouvernement maintiennent leur projet d'interdire le glyphosate d'ici 2021.

Mais sans qu'aucune alternative convaincante ne soit proposée: celles à disposition sont toutes mécaniques, donc émettrice de gaz à effet de serre, et très imparfaites dans le cas général.

Mais sans que le glyphosate soit un cancérigène avéré, encore moins ses résidus dégradés, en traces infimes.

Sur le seul "principe de précaution", alors que la précaution principale à prendre est évidemment de garantir l'alimentation de la population en France, en quantité d'abord, et en qualité, celle déjà garantie actuellement.

Le mot "glyphosate" était bel et bien absent du programme de campagne d'E. Macron, en revanche la phrase "Nous garantirons des prix justes pour que les agriculteurs puissent vivre de leur travail" y était en première place.

Or la loi Agriculture et Alimentation sur ce sujet ne fait que maintenir le statut quo, ou pire, pose les bases d'une guerre des prix accentuée (lire EGAlim: Paysans, on s'est occupé de votre cas, on s'en lave les mains) et d'une importation hors de contrôle de produits alimentaires.

Il est surprenant d'entendre le Ministre de l'Agriculture dire que sur les prix, ce n'est pas à lui ni au Président de dire à tel ou tel ce qu'il doit faire, que le marché est libre. Mais que sur les pratiques à notre disposition pour produire, le gouvernement a tout pouvoir!

L'Autorité de la concurrence veille en chien de garde sur la liberté de fixation des prix, l'Autorité de la concurrence déloyale sur les moyens de production n'existe même pas.

Le pouvoir exécutif a fait du glyphosate une question de principe. Il est du devoir des agriculteurs français d'en faire une ligne rouge. Il est hors de question de transiger sur son maintien, car le principe qui doit toujours nous guider, c'est celui de ne plus jamais être l'ultime recours d'une politique, la proie facile à qui on peut tout imposer. Plus jamais!