mercredi 29 juin 2016

Brexit

Brexit: les banques de la City annoncent des transferts d'activités vers les autres places européennes.



jeudi 2 juin 2016

Régulation agile, suite!

Insistons, Rabâchons

Produit-on plus de voiture pour la seule raison qu'il y a plus de pièces détachées? Non, les voitures sont produites car les fabricants automobiles pensent identifier des marchés, ce qui n'empêchent pas forcément les crises dans ce secteur.

Mais produire et stocker de la poudre, du beurre et des fromages industriels uniquement parce que le lait est produit est une absurdité dont on constate la réalité depuis plus d'un an à présent.

Ceci est possible et même inévitable car une multitude de producteurs sans organisation cohérente et d'ampleur, produisent à l'aveugle, sans information sur les débouchés. Ceci est amplifié car plus le prix du lait baisse, plus les producteurs produisent, pour tenter de couvrir leurs besoins de trésorerie. Et donc plus ce "marché d'excédents" force le prix du lait à la baisse.

Ceci a été préparé par la trop grande importance accordée aux promesses de l'export il y a encore 2, 3 ou 4 ans. Des tours de séchage ont été construites, et le sont toujours, massivement en Europe pour répondre à ce besoin fantasmé. Il faut maintenant amortir ces outils, donc absorber du lait pour le transformer en poudre, qui est ensuite vendu puis stockée sans débouché aucun à l'intervention européenne!

C'est pourquoi, pour le moment, les transformateurs n'ont pas donné de signaux forts pour limiter la production, bien que la demande soit en berne.

Des signaux en direction des producteurs inopérants

On peut être tenté de reporter la responsabilité de la surproduction sur les seules épaules des producteurs... Après tout on récolte ce que l'on sème, et comme l'a dit un personnage important, celui-même qui a en grande partie la main sur une éventuelle politique de régulation européenne, si les producteurs continuent à produire, c'est qu'ils y trouvent leur compte.

Il faut pourtant être sourd et aveugle pour ignorer les appels de détresse venant de tous les producteurs européens, les alertes sur notre situation financière de plus en plus fragile venant de nombreux observateurs.

C'est simplement que les signaux reçus par les producteurs sont à contre sens. Le prix baisse, il faut produire plus pour couvrir nos charges. Il y a trop de poudre, l'Union Européenne la stocke, la balaie sous le tapis, et les tours de séchage doivent fonctionner coûte que coûte.

Sérieusement, quel signal intelligible et cohérent est envoyé aux producteurs pour réellement les inciter à baisser leur production et ainsi résoudre ce déséquilibre du marché qui ferait remonter les prix à un niveau simplement digne, juste, équitable? Seulement des incantations, certains diraient hypocrites, contredites par les actes politiques et les stratégies industrielles.

Le marché du lait doit être régulé, par nature

Les Etats Unis ont le système des Milk Marketing Orders, qui si il ne garanti par de prix, permet d'avoir une information claire sur les données de marchés récentes, l'utilisation du lait par catégorie de produits et de s'assurer d'une certaine cohérence entre offre et demande.

L'Europe avait les quotas.

Parmi les grands producteurs mondiaux, la Nouvelle Zélande faisait office de cas particulier (avant la suppression des quotas européens) car la filière laitière ne bénéficie d'aucun soutien de l'état. Mais les producteurs néo-zélandais sont quasiment tous coopérateurs sous l'égide de Fonterra, donc en théorie maître de leur filière de bout en bout. Surtout, la production néo-zélandaise est par nature opportuniste, c'est à dire  ciblée quasiment exclusivement sur les marchés à l'exportation, historiquement à destination de l'Asie-Pacifique. Le pré-requis de base pour être laitier là bas, c'est d'accepter les aléas de ce marché, qu'ils ont d'ailleurs largement créer et encadré avec leur plateforme GlobalDairyTrade.

L'Europe n'a pas ce passé. L'Europe est un immense marché de consommation intérieure. Il est absurde que l'Europe, ensupprimant toute régulation, s'impose les seules turpitudes du marché à l'exportation, sans le maîtriser d'ailleurs, et ne capitalise pas sur ses avantages. A moins que les maillons en aval de la filière laitière européenne ne veuille faire des producteurs les seules variables d'ajustement, les seuls porteurs de risque, des "taffeurs" industrieux ne réclamant pas leur juste récompense.

C'est exactement ce que l'on constate depuis plus d'un an! Et la lenteur prise pour remédier à cette situation si cruelle pourrait faire penser que ceci a été sciemment préparé, désiré.

Peut-être qu'un marché régulé déplairait aussi à certains observateurs, analystes, économistes, car trop stable, trop prévisible, peu propice aux grandes envolées commentatrices et intellectuelles. Pourquoi aussi peu d'engouement pour une solution rationnelle?